En balade (Octobre 2002)

Voyage dans le Nord et en Normandie

L'an dernier, Info-autoroute.com était parti recueillir des photos marquantes sur le réseau sud-est et sud-ouest pour le site. Les photos d'ouvrages d'art étaient prioritaires, permettant ainsi de compléter la rubrique qui s'y consacre (rubrique très incomplète et encore en construction à ce jour). Aussi, il s'agit de compléter le Contrôle Technique des autoroutes qui va être renouvelé prochainement sur Info-autoroute.com. Cette année était donc l'occasion de repartir vers de nouvelles aventures, mais avec en plus un excellent copilote : JRL (http:franceautoroutes.free.fr). Au programme, du 12 au 16 août, les autoroutes A1, A16, A26, A2, A23, A25, A29, A13, et A84 - en voici le récit :

Lundi 12 août 2002 :

L'A1, avec Concorde au décollage.(C.Chauplannaz - 2002)

Le réveil a sonné trop tôt, avec ce qui ressemble à une angine ! Premier objectif du voyage, récupérer JRL à la Gare Montparnasse à 9h15. La mission accomplie, quitter l'agglomération parisienne en partant en direction du nord n'a pas posé de difficulté, les parisiens étant en vacances loin de la capitale. La circulation était tellement fluide (et la discussion si intense) que j'ai raté la porte de la Chapelle et l'A1... tant pis, l'A3 fera l'affaire !! Le premier point d'intérêt est Roissy, avec l'A1 et les pistes de l'aéroport. Une belle surprise nous attendait sur le tarmac : Concorde. Une fois le "bel oiseau" immortalisé au décollage avec l'autoroute A1, on s'est dirigé vers le viaduc de Roberval. Entre temps les travaux de chaussée du côté de Senlis nous ont obligé à choisir soit une voie dans le sens normal de circulation, ou bien une voie partagée sur la chaussée opposée avec la sensation curieuse de rouler à contresens ! Après Roberval, direction Beauvais et l'A16 par la N31. Sur l'A16, un self s'est présenté sur la première aire de service. La viande et les frites sont au niveau de l'accueil : "Peut mieux faire" ! Enfin bref, l'A16 nous mène par la suite jusqu'à Amiens et le viaduc Jules Verne sur le contournement non-autoroutier de la ville. Retour sur autoroute avec l'A29, direction St-Quentin. Une A29 assez basique compte tenu du faible trafic. Tout a été fait à l'économie sur cette transversale de pure plaine. Hormis un parcours plus proche d'une bonne nationale à 2x2 voies (enfin 2x1 pour passer la Somme, en attendant le doublement du viaduc !), on découvre des péages sans péagers et intégrés aux aires. Si on ne possède pas de carte de crédit ou de badge Liber-t, ça se complique un peu : on fait comme au parking souterrain de grande agglomération, on va à pied à la caisse automatique (qui n'oubliera pas de vous rendre la monnaie !) avant d'aller glisser dans l'appareil de sortie le ticket prépayé. Si elle est à ma connaissance la seule autoroute avec un péage fonctionnant de cette façon en France, ce modèle est peut-être le prototype de l'autoroute du futur, quand plus de 90 ou 95% des paiements seront effectués soit par prélèvement automatique (système Liber-t) ou soit par carte de crédit. Ensuite, un petit détour s'impose par la LGV Nord qui croise l'A29 et poursuit l'A1. Vu du pont, le passage d'un TGV à 300km/h juste au-dessous de soi provoque des sensations assez fortes ! Photographiquement ça change de l'autoroute, c'est une concentration de tous les instants pour obtenir un cadrage correct. Le retard sur notre programme étant dorénavant bien prononcé, il devient urgent de reprendre l'A29. Arrivé à St-Quentin, nous sommes de retour sur un modèle autoroutier plus classique : l'A26. Puis, l'enchaînement A2, A23, A25 se fera assez rapidement - surtout pour être certain d'obtenir notre chambre d'hôtel en banlieue de Lille ! Enfin arrivé, le centre ville de cette grande ville nous attire, bien qu'étant un peu fatigué d'une première journée bien remplie. Test du VAL, métro automatique, sur l'un des plus grand parcours de métro au monde - (enfin JRL serait plus précis que moi à ce sujet !). En ce qui concerne Lille, il y a centre et centre et on a eu un peu de mal à s'y retrouver ! Pour ceux qui chercheraient un coin sympa pour manger des Flamenkueches (plat local s'y je ne me trompe pas !) et avoir un peu d'animation, il faut suivre la direction de la gare SNCF !

Mardi 13 août 2002 :

  A16, viaduc d'Echinghen.(C.Chauplannaz - 2002)

Après un petit déjeuné bien mérité, nous voilà en route sous un soleil digne du grand sud, contraste intéressant après le gris et les quelques gouttes de la veille ! On entame bientôt l'embouteillage sur A25 pour cause de travaux estivaux (c'est bien connu en cette période !). Cela n'empêchant pas par ailleurs que la chaussée soit dans un état déplorable jusqu'à Dunkerque - enfin l'autoroute s'arrête un peu avant pour se transformer en nationale à 2x2 voies à la chaussée un peu plus sûre ("Tout cela est bizarre !"). Enfin l'A16 se présente, avec une première section gratuite et en parfait état. Nombreuses haltes près de Calais, à commencer par l'entrée et le terminal du Tunnel sous la Manche. Ensuite, un peu de tourisme du côté du Cap Blanc Nez et passage devant le célèbre centre de réfugiés de Sangatte. Quelques kilomètres avant de manger un sandwich autoroutier avec vue sur la Manche, et nous voilà de nouveau sur le bitume à la conquête du viaduc d'Echinghen sur les hauteurs de Boulogne/Mer. Superbe viaduc ajouré grâce à des voussoirs formés de "X" en acier que la SANEF a su mettre en valeur depuis l'aire du péage d'Herquelingue. Construction similaire, mais moins spectaculaire pour les viaducs d'Herquelingue et de Quehen. Les éoliennes et les panoramas de Widehem et de la Baie de Somme nous enchantent, avant d'atteindre le joli viaduc du Scardon à abbeville. Mais le planning nous presse de nouveau, et les autoroutes A28/A29 sont avalées assez rapidement avant d'atteindre Le Havre - notre halte. Une ville étonnante, mais pas forcément dans le bon sens du terme. Si les habitants sont certainement forts sympathiques, l'architecture "stalinienne" de cette ville reconstruite en grande partie après les bombardements de la seconde guerre mondiale et la pollution intense issue des nombreuses raffineries ne sont pas du meilleur goût. Mais cela n'a cependant pas entamé notre envie de crêpes au bord de la plage de galets !

Mercredi 14 août 2002 :

A29, viaduc de Rogerville.(C.Chauplannaz - 2002)

Une journée très attendue compte tenu des viaducs à visiter. On commence la journée dans la forêt de Rogerville à la chasse au viaduc du même nom. Les constructeurs de l'A29 sont arrivés par le tracé de l'autoroute - ce qui fait que pour aller le voir à ses pieds aujourd'hui, une petite randonnée dans une pente raide s'impose puisque aucune route n'y mène ! Armé de la carte IGN au 1/25000e c'est assez simple, et le spectacle vaut le voyage. Un spectacle un peu mystérieux avec ce viaduc hors du commun en chaussées décalées, aux piles communes aux deux tabliers et inspirées de l'arbre en ce qui concerne l'architecture, dans une légère brune au milieu des arbres. Un réalisateur de film fantastique y aurait sans doute trouvé quelques inspirations ! Il a fallu quand même revenir à la voiture, et le crapahutage par un raccourcit au milieu des fougères et de quelques ronces n'étaient peut-être pas la meilleure idée ! Laissant derrière nous le "bout du monde", on se dirige désormais vers le Pont Mobile du Canal de Tancarville (A29), seul pont mobile sur autoroute en France - mais il ne fonctionne que trois ou quatre fois par an. Non loin de là, le Pont du Grand Canal du Havre. N'étant pas mobile, ce pont culmine à 50m pour laisser passer les bateaux : un avant goût avant le Pont de Normandie voisin. Petite balade à pied sur le Pont de Normandie avec, pour une fois, d'autres touristes admiratifs d'ouvrages d'art et de beaux paysages ! Quelques belles sensations au milieu du pont : c'est haut, ça bouge, ça craque même - mais pas de quoi s'inquiéter ! Le temps de manger un sandwich sur l'aire du Pont de Normandie, et le pont de la Rivière St-Sauveur s'impose. Ce pont en arcs sur A29, à défaut d'être impressionnant par ses dimensions, l'est par son architecture peu commune. Il l'est aussi par les deux retraités qui prennent l'ombre des arches sur leur chaise de camping à l'heure de la sieste ! On les laisse tranquille en partant pour les ponts de Tancarville et de Brotonne. Ces ponts nous permettront, avec ceux de Normandie et d'Oissel sur A13, de passer quatre fois la Seine ! La journée nous mène, après avoir remonté l'A13, au Pegasus Bridge, l'occasion de penser aux héros du débarquement venus libérer le pays et qui protègeront ce pont mobile de la destruction avec courage. La halte du jour se fait à Lion/Mer. Sortant du sujet de notre voyage, au programme de la soirée : montage de lit en kit, et balade au Casino voisin de Luc/Mer !

Jeudi 15 août 2002 :

Détour par le viaduc de Calix à Caen, puis prise de l'A84 au sud de la ville en direction du département de la Manche. L'une des premières curiosités de l'A84 est la voie de véhicule lent absente dans une montée, mais présente dans la descente de l'autre côté ! Après autant d'émotions à l'idée de créer un bêtisier de l'autoroute, il a fallu faire une halte sandwich sur une rare aire de service envahie par les touristes qui comme nous étaient en quête de nourriture et de carburant. La principale activité de l'après-midi sera la balade autour et au-dessus du viaduc du Saultbesnon, un chantier en cours de finition. Ce viaduc est visité par de nombreux curieux des alentours qui auront vite fait de l'oublier au fil des mois après sa mise en service, comme la plupart des viaducs sans record particulier. Après un tour au sommet d'Avranches, à la superbe vue sur la plaine, l'A84, et le bord de mer, il a fallu se rendre à l'évidence : C'était bientôt la fin du périple autoroutier. Un dernier souvenir quand même après s'être posé à Pontorson : la découverte pour moi du Mont St-Michel, de nuit, avec mon ex-copilote devenu guide touristique local pour l'occasion (génial !). Aussi, visiblement les génies de l'architecture et de la construction étaient passés par là avant de s'engager à notre époque sur l'autoroute !

Cyril Chauplannaz (info-autoroute.com)

"Merci à la famille de JRL, pour leur brillant accueil à Lion-sur-Mer et à Pontorson. Et puis merci aussi à toi le copilote qui a toujours su trouver les plus beaux points de vue sur notre parcours délirant !" _Cyril

> Pour la petite histoire, voici le "méchant voussoir" d'Echinghen à la poursuite de JRL !!! Plus sérieusement, une visite du très beau viaduc d'Echinghen à Boulogne/Mer s'impose depuis l'aire du péage d'Herquelingue (A16). (photo : JRL/CHAUPLANNAZ)